Curriculum Vitae mai 2017
Suisse - France, je t'aime moi non plus Sujet #1
(De 09’45 à 12’34 »)
Le contexte
Cela fait 9 mois que j’œuvre comme journaliste stagiaire au sein de la rédaction des sports de RTS Télévision. A l’exception de quelques petits résumés de matchs à gauche à droite, je n’ai pour l’heure pas énormément produit mais j’ai conscience de grandir dans le métier un peu plus chaque jour. L’été 2016 marque le premier tournant du stage. En effet, avec l’Euro de football et les Jeux Olympiques de Rio, c’est un apprentissage accéléré qui m’est offert. Deux mois intenses de travail mais pour la première fois, l’impression de réellement faire partie de la famille des sports.
Le sujet
Ce samedi 18 juin, l’Euro bat son plein. Comme à mon habitude, je ne sais pas exactement ce qui est prévu pour moi jusqu’à ce qu’ Eric Plancherel, chef d’édition et Marie-Laure Viola, productrice et présentatrice ne viennent vers moi et m’expliquent que pour l’émission quotidienne « Au cœur de l’Euro » ils ont besoin d’un sujet de présentation du match Suisse – France qui a lieu le lendemain. Mon cerveau se met en marche, je me dis que je vais partir sur des chiffres, la tactique des deux équipes, les histoires croisées entre les joueurs etc. Mais quelques secondes plus tard, ils me disent que ce qui les intéresse, c’est un sujet « décalé » sur ce que représente ce match pour nous, petits Helvètes. Cerise sur le gâteau, ils confirment qu’ils ne m’ont pas choisi par défaut, mais bparce qu’ils m’ont bien observé depuis le début du stage et ils me sentent capables de réaliser quelque chose de drôle et d’instructif. Ni une, ni deux, je me mets à la recherche d’images d’archives, à la construction de mon sujet et à son écriture.
Le résultat
L’objectif était de réaliser un sujet à la fois instructif et humoristique, je pense qu’il est atteint. La production était très satisfaite, le public en studio a beaucoup ri et l’invité a même réagit au sujet ce qui est plutôt bon signe. Sur le fond, j’ai pu mélanger mes deux passions, politique et football et je pense que les images d’archives choisies apportent un vrai plus. Sur la forme, ma voix ressemble, pour la première fois, à ma voix de tous les jours même si je peux interpréter le texte d’une manière encore plus vivante en utilisant plus de variations. Au niveau des infos je changerais certainement deux éléments : le premier, la transition entre l’ITW du Français qui dit que nous ne sommes bons qu’à faire du chocolat et que le foot c’est pas notre truc et la partie Coupe Davis de Tennis. Il aurait été plus judicieux de travailler un peu plus ce passage car on passe du ballon rond à la petite balle jaune d’une manière un peu abrupt. Le deuxième élément, lorsque j’évoque Seferovic l’attaquant suisse en espérant qu’il sera aussi efficace que Wawrinka. Au final il n’a même pas commencé la rencontre. Quitte à faire une analogie, j’aurais au moins pu assurer le coup en prenant un titulaire.
Suisse – France, je t’aime moi non plus
Lucas Tramer, en route pour l'or Sujet #2
Le contexte
Il s’agit de mon premier tournage à la RTS. Jusqu’ici j’ai pu en suivre sans jamais en être le créateur. Pour l’occasion, je suis accompagné d’Eric Plancherel, journaliste chevronné et surtout JRI de grand talent au sein de notre rédaction. Très vite, il m’annonce que je vais m’occuper de tout et qu’il sera uniquement présent en appui afin de me chapeauter et de me donner quelques conseils. Le sujet est diffusé le 24 juillet, jour de mes 29 ans. Ce dimanche, outre l’aviron, l’émission est composée de mon deuxième reportage, portant lui sur la préparation d’avant saison du FC Sion ainsi que d’un de mes résumés de match de Super League de football. Pas mal pour un anniversaire !
Le sujet
On ne va pas se mentir, l’aviron ça n’est pas forcément mon rayon à la base. Quand on m’annonce que je suis chargé d’aller à Sarnen (OW) pour faire un sujet sur Lucas Tramèr, je sais vaguement qu’il pratique ce sport, mais pas forcément qu’il est Genevois, ni même qu’en compagnie de ses trois coéquipiers, ils sont favoris à Rio. Evidemment, ça on ne le dit pas à la production en tant que petit stagiaire qui veut démontrer toutes ces qualités. Je passe donc trois jours à préparer le tournage, à accumuler les informations sur ce rameur et c’est avec une petite boule au ventre que je débarque beau milieu de la Suisse centrale dans ce lieu bucolique digne d’une carte postale. On me donne entre deux et trois minutes pour parler de cette pression qui monte autour de l’équipage, l’une des plus belles chances de titre olympique pour la délégation rouge à croix blanche. Mais derrière ces magnifiques paysages, j’ai eu droit aux aléas d’un tournage. Je n’avais pas assez anticipé mes séquences et j’ai dû pas mal improviser et je n’ai pas été assez précis dans ce que je voulais vis-à-vis de l’équipe certainement à cause de ma timidité des débuts.
Le résultat
Le sujet est correct. Si je l’ai choisi c’est parce qu’il me sert de point de comparaison depuis pour constater les progrès réalisés. Pour ce qui est du fond, l’essentiel est là. Le but n’était pas de faire un portrait mais de rappeler tous les sacrifices accomplis par Tramèr et l’équipage pour atteindre leur unique objectif : l’or olympique. Sur la forme, pas mal de choses à redire. Ma voix est beaucoup trop gentille. Je suis dans la retenue et ne prend pas à bras le corps les mots, comme si je ne me les appropriais pas. En ce qui concerne l’écriture, je suis également dans la retenue, tout est relativement sage. Enfin on passe directement d’un plan où l’équipe sort le bateau de l’eau à un plan où Lucas est seul dans le réfectoire. La raison ? J’ai oublié de demander au caméraman de faire un plan extérieur du bâtiment et nous avons dû bricoler au montage. Malgré tout, le sujet reste informatif, j’avais bien préparé mes interviews et la dernière réponse est d’autant plus forte dans la mesure où il deviendra champion olympique trois semaines plus tard. Au final, un excellent souvenir à la fois par la découverte d’un homme humble et travailleur et à la fois grâce à la super ambiance dans l’équipe durant ces deux jours d’été.
Lucas Tramèr, en route pour l’or
*Pour lire le sujet, cliquer en haut à droite de la page sous « JO 2016: la Suisse compte sur l’aviron pour décrocher une médaille »
Jeudredi tout est permis! Sujet #3
Le contexte
Mon stage est vieux de 14 mois, nous voici en décembre. J’en suis à cinq ou six reportages, une septantaine de résumés de matchs ou d’épreuves de tous les sports imaginables dont nous possédons les droits et désormais j’œuvre au sein de TTC, l’émission économique du lundi soir. Il m’a fallu deux semaines d’adaptation. Passer du rythme des sports avec beaucoup de soirées et de weekends de travail à celui des magazines du lundi au vendredi n’est pas aisé mais j’ai petit à petit pris mes marques. Cette expérience est l’une des plus enrichissantes de mon stage et durant laquelle j’ai eu la chance de pouvoir énormément produire. Un dossier de dix minutes, un sujet d’actualité, mes deux premiers plateaux en direct, un didactique et une rubrique. Ce passage restera gravé dans un coin de ma tête, le journaliste qui sommeillait en mois s’est éveillé !
Le sujet
Un jeudi soir en fin d’après-midi, Patrick Fischer et Ron Hochuli, les deux producteurs de l’émission me demandent où ils peuvent bien aller prendre l’apéro avant de rallier la gare. Plongé dans mon travail, je leur réponds sans trop réfléchir : « n’importe où, c’est Jeudredi ! » A leur mine perplexe je réalise qu’ils ne savent absolument pas de quoi je parle. Une fois ma brève description faite, ils me disent d’en faire quelque chose pour TTC. Parfois les sujets sont là, juste sous notre nez ! L’idée était d’expliquer le phénomène aux personnes de plus de cinquante ans et à celles n’habitant pas forcément dans une grande ville de Suisse romande, en axant bien sur le fait que c’est un soir essentiel en terme de chiffre d’affaires pour les restaurateurs et tenanciers.
Le résultat
Pour juger ce reportage il faut savoir que très peu de choses avaient été faite sur le sujet jusqu’ici. D’un point de vue journalistique, c’est évidemment très intéressant de partir de zéro car on ne risque pas de tomber dans la facilité mais c’est un sujet qui aurait peut-être mieux convenu sur deux minutes et demi au « 19 : 30 ». Sur le fond, le but est atteint. On découvre un phénomène et le concept est vulgarisé par les différents intervenants qui expliquent bien ce qu’est le « Jeudredi » et ce qu’il représente. De plus les patrons de bars et de restaurants confirment l’hypothèse de base à savoir qu’en terme de chiffre d’affaires le jeudi soir est pratiquement devenu aussi important que les soirs du weekend. Enfin, l’accroche actu fonctionne très bien avec ce « Village du Soir » devenu en quelques semaines un des lieux les plus branchés de Genève. Sur la forme, on sent qu’un travail a été effectué au niveau de la voix. Elle paraît plus affirmée, plus posée et plus sereine. La plume TV se développe en également sur le plan de l’écriture. On sent que les phrases sont courtes et qu’il y a une volonté d’aller à l’essentiel et de ne pas se perdre dans des fioritures. Attention tout de même à la phrase de conclusion. J’ai manqué de rigueur et me suis permis de tutoyer la jeune femme. Ca peut paraître anodin mais pour pouvoir garder sa réponse comme conclusion, nous avons été obligés de garder ma question et donc ce tutoiement qui décrédibilise légèrement le propos. Mention spéciale aux deux équipes de tournage, la crème de la crème !
Jeudredi tout est permis !
Marques & Couleurs L'enquête
24 avril 2017 / T.T.C. / Durée: 09’48 »
Le contexte
Premier jour de mon passage à T.T.C. je ne connais personne et je ne sais pas vraiment comment fonctionne un magazine d’actu. Après m’être installé, Patrick Fischer me demande de réfléchir à une idée de dossier, à savoir deux sujets d’environ quatre minutes avec un plateau de deux minutes intercalé. Quelques minutes plus tard, il revient vers moi et me propose de traiter du lien entre les marques et le choix de la couleur dans leur identité visuelle. Le sujet me parle et c’est parti. Je vais cependant vite déchanter et vivre un mois de questionnements et de sueurs froides. Mais comme souvent, une fois que tout est terminé, on se sent quand même assez fier de ce que l’on produit. Un sujet peut nous rendre dingue un jour et nous procurer de belles émotions le lendemain. C’est la magie du journalisme.
Le sujet
En abordant ce thème, nous avons cherché à comprendre pourquoi une marque choisit telle ou telle couleur au moment de se lancer ? J’ai soumis mes idées de scénarisation à deux ou trois de mes collègues et après une session de brainstorming collective, j’ai fait le choix d’une première partie basée sur la signification des couleurs et une deuxième portée un cas concret, l’exemple de Louboutin ou quand une marque cherche à s’acheter une couleur. Les tournages ont eu lieu durant l’hiver et le plateau, comme toujours à TTC, s’est déroulé en direct lors de la diffusion en avril. C’est d’ailleurs une semaine auparavant que j’ai proposé les exemples de McDonalds et de Gap, exemples validés par la production. En effet, nous attendions de voir le score de Marine Le Pen à l’issue du premier tour. En cas de raz-de-marée, nous aurions certainement consacré le plateau à sa rose bleue et aux couleurs des partis politiques.
Le résultat
Le premier sujet fonctionne bien. L’idée de commencer avec des enfants est assez originale et nous rappelle tous l’enfant qui est en nous et qui choisit ses crayons préférés. Le spécialiste des couleurs chez Caran d’Ache est un vrai personnage et nous aurions pu garder presque toutes ces réponses truffées d’anecdotes. La transition entre Caran d’Ache et l’agence Trio a été extrêmement compliquée à faire. Au montage, nous avons cherché le meilleur moyen d’amener cette histoire de Food Truck sans forcément que le résultat soit très heueux. La suite avec les exemples du bleu, du rouge et de l’orange sont parlant et l’agence Trio a bien joué le jeu en nous fournissant ces « layouts » de Food Trucks TTC en couleurs ce qui amène une vraie plus-value.
En terme d’infos, le plateau est un bon complément et fait bien le liant entre les deux sujets. L’échange est dynamique avec le présentateur et je ne ressentais pas trop de stress pour ma deuxième apparition en direct jusqu’au moment où je cherche mes mots au milieu de la séquence. Sur l’instant, j’ai eu l’impression d’avoir bafouillé durant 10 minutes alors qu’en fait à l’écran selon les dires de la plupart de mes formateurs, cela ne se voit pas trop et à la limite, me rend plus humain.
Le deuxième sujet est plus court que le premier, notamment car nous manquons cruellement d’images pour illustrer notre propos. Louboutin nous a absolument tout refusé : Interviews, tournages et même de simples informations par téléphone. En plus, la marque ne rigole pas avec son image et les seules que nous avons pu utiliser tombent sous le coup du droit de citation. Tous les mots employés au moment de la publicité ont dû être validés par notre service juridique. Le début du sujet est frais. Sarah rayonne et on est dans le vif du sujet. Par contre, l’explication juridique du lien entre couleur et marque est plus difficile à appréhender pour le téléspectateur. Le sujet étant assez technique, malgré le commentaire et l’interview de l’avocat, on peut sortir du sujet en n’ayant pas tout à fait compris les critères permettant de protéger ou non une couleur. La dernière partie est cependant mieux réussie. L’idée de faire passer Sarah devant la boutique Louboutin sans s’arrêter pour aller acheter des copies quelques mètres plus loin permet en quelques instants de comprendre la difficulté posée à Louboutin dans sa quête de protection en Suisse.
Je suis finalement satisfait de l’ensemble. Tout n’est clairement pas parfait et il y aurait de nombreux points à retravailler. Néanmoins, je suis relativement content du résultat quand je repense au fait qu’il s’agit de mon premier dossier de cette importance. Tous les écueils rencontrés me serviront pour la suite.
Marques & Couleurs